• Bourse de recherche ADAGP : Liv Schulman
  • Dossier de presse

    • Bourse de recherche ADAGP : Liv Schulman

    L’ADAGP et la Villa Vassilieff, liées par des voca­tions com­mu­nes – tra­vailler au plus près des artis­tes et mettre en valeur le patri­moine visuel – s’asso­cient pour créer un pro­gramme de bour­ses de recher­che visant à déve­lop­per le tra­vail d’un artiste sur la cir­cu­la­tion et la repro­duc­tion des images.
    En lien avec un pro­gramme de recher­che déve­loppé autour du fonds pho­to­gra­phi­que de Marc Vaux conservé au Centre Pompidou, cette bourse de recher­che per­met­tra à des artis­tes d’entre­pren­dre la pro­duc­tion d’œuvres nou­vel­les dans un contexte favo­ra­ble à la dis­sé­mi­na­tion des savoirs. Ce pro­gramme est conçu comme une pla­te­forme de recher­che artis­ti­que dédiée à l’expé­ri­men­ta­tion de modè­les non-linéai­res de pro­duc­tion et de dis­tri­bu­tion des savoirs entre cher­cheurs, artis­tes contem­po­rains, tissu asso­cia­tif, ins­ti­tu­tions cultu­rel­les et le large public.

    Cette bourse de recher­che est des­ti­née à per­met­tre à un artiste de dé­ve­lop­per un tra­vail sur une durée de plu­sieurs mois (allant jusqu’à 12 mois maxi­mum) autour des ques­tions de repré­sen­ta­tion, de pro­duc­tion et de cir­cu­la­tion des images. Ces ré­flexions peu­vent s’ins­crire dans le champ de l’art (relec­ture des his­toi­res de l’art, explo­ra­tion de par­cours de vie igno­rés et mar­gi­na­li­sés, ré exion sur la fabri­ca­tion même des images, ...) mais aussi dans le champ plus large de la pro­duc­tion d’images dans un monde satu­ré d’infor­ma­tions (poli­ti­ques, éco­no­mi­ques, scienti ques, jour­na­lis­ti­ques, ...).
    Les 20 000 euros de cette bourse sont des­ti­nés à cou­vrir les hono­rai­res du lau­réat, son budget de pro­duc­tion, les frais d’accom­pa­gne­ment de son projet et (si besoin) ses frais d’hé­ber­ge­ment à Paris.

    Liv Schulman durant la per­for­mance Formal Economy, 23 Minutes, Alt_Cph, Copenhagen, May 2018 © Rine Rodin

    Lauréat 2018 : Liv Schulman

    Le projet de Liv Schulman consiste en l’écriture et réa­li­sa­tion d’un film qui racontera une his­toire de l’art fémi­niste. En s’appuyant sur le fonds Marc Vaux (Bibliothèque Kandinsky, MNAM-CCI, Centre Pompidou), Liv Schulman sou­haite pro­duire une fic­tion docu­men­taire en met­tant en avant des femmes, des les­bien­nes et des formes de cor­po­ra­li­tés dis­si­den­tes qui ont existé entre 1930 et 1970. Le film pro­duit ne sera ni un film réa­liste ni une fic­tion d’époque mais bien un film d’art où les dis­cours, les images et les formes de paro­les devien­nent des per­son­na­ges. Avec ce projet, Liv Schulman sou­haite pro­po­ser une his­toire de l’art enga­gée et anti patriar­cale ainsi qu’une nou­velle manière de raconter cette his­toire : non pas en retra­çant des événements linéai­res faus­se­ment uni­ver­sels mais plutôt en créant un récit fai­sant confluer dif­fé­ren­tes his­toi­res, images et pen­sées.
    Pour Liv Schulman, ce film est donc l’occa­sion de créer des nou­vel­les repré­sen­ta­tions d’artis­tes : des images fic­ti­ves et des images réel­les qui se mélan­ge­ront, toute tem­po­ra­lité confon­due, dans un pré­sent dou­teux. À tra­vers 60 ans ou plus d’his­toi­res super­po­sées, Liv Schulman sou­haite tra­vailler sur de nom­breux des­tins d’artis­tes (pré­sen­tes ou non dans le fonds Marc Vaux) comme Marie Vassilieff, Esther Carp, Marcita Bloch, Marthe Delacroix, Maria Blanchard, Carol Rama, Florence Cointreau, Veronique Filozof, Olga Sacharoff, Solange Lecaron ou encore Helen Lemprière. Pour créer ses per­son­na­ges, l’artiste réu­nira un groupe de comé­dien­nes (pou­vant incar­ner plu­sieurs artis­tes à la fois) qui col­la­bo­re­ront à l’écriture du film et à sa réa­li­sa­tion.

    À propos de Liv Schulman :

    Le tra­vail de Liv Schulman s’inté­resse aux capa­ci­tés du lan­gage à affec­ter un corps. Sous forme de fic­tions fil­mées, de per­for­man­ces théâ­tra­les ou d’écriture roma­nes­que, elle crée des per­son­na­ges et des col­lec­tifs qui pro­fè­rent des dis­cours emprun­tés aux voca­bu­lai­res de l’art, de l’économie libé­rale, de la théo­rie cri­ti­que marxiste ou de la psy­cho­thé­ra­pie. Ces formes dis­tinc­tes de dis­cours devien­nent des outils absur­des et fous d’une inter­pré­ta­tion para­noïde du monde social, fondée sur l’alié­na­tion des corps, la déva­lua­tion des iden­ti­tés et les frus­tra­tions exis­ten­tiel­les.

    Liv Schulman est née en 1985. Elle a grandi à Buenos Aires (Argentine) et vit et tra­vaille à Paris. Elle a étudié à l’ENSAPC, Cergy, à la Goldsmiths University of London (Royaume-Uni), à l’UTDT, Buenos Aires et à l’ENSBA, Lyon. Elle a récem­ment par­ti­cipé à la Biennale de Rennes (2016), à des expo­si­tions au CAC la Galerie de Noisy-le-Sec (2017), à la National Gallery (SMK) Copenhague, au PHAKT Rennes, au CCK Buenos Aires, à la Alt_Cph à Copenhague. Elle a béné­fi­cié d’expo­si­tions per­son­nel­les, notam­ment au SixtyEight art ins­ti­tute, Copenhague, Denmark (2017), à la Piedras Gallery, Buenos Aires (2018), à la Zoo Galerie, Nantes (2017), à la gale­rie Big Sur, Buenos Aires (2015), à la Galeria Vermelho, Sao Paulo (2015). Elle a publié les livres Infinite Bet avec la maison d’edi­tion RSS à Copenhague, Que Faire Liv Schulman ? avec Inmixtion Books Marseille, El Metodo Covensky et El Camino del CNTRL avec la maison d’edi­tion Tammy Metzler à Buenos Aires.

    Le comité artis­ti­que 2018 :

    Chaque année la bourse de recher­che est dé­cer­née par un comi­té artis­ti­que com­po­sé de pro­fes­sion­nels du monde de l’art. Cette année, le comi­té ras­sem­ble :
    Neïl Beloufa (artiste)
    Mélanie Bouteloup (direc­trice Bétonsalon – Centre d’art et de recher­che, Villa Vassilieff)
    Emilie Renard (direc­trice La Galerie de Noisy-Le-Sec)
    Didier Schulmann (conser­va­teur au Musée natio­nal d’art moderne, Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou)
    Dirk Snauwaert (direc­teur du WIELS, Bruxelles)