fr / en

  • À propos
  • Expositions et Événements
  • Bourses et Résidences
  • Publications
  • Vidéos
  • Bétonsalon
  • Newsletter
  • Rechercher
  • Colophon
  • Facebook
  • Twitter
  • Instagram
  • Villa Vassilieff

    Villa Marie Vassilieff
    Chemin de Montparnasse
    21 avenue du Maine

    75015 Paris
    +33.(0)1.43.25.88.32
  • Présentation
  • L’artiste
  • Images
  • Journal de l’exposition
  • Index
  • Événements
  • Index

    Dans la pièce sonore de l’expo­si­tion de nom­breux·­ses per­son­nes, villes, chan­sons, per­son­na­ges, lieux, etc. sont cité·e·s ou évoqué·e·s, for­mant un maillage de réfé­ren­ces per­son­nel­les ou his­to­ri­ques issues de la sphère intime de l’artiste. Cet index reprend ces noms et les remet en contexte afin de donner aux visi­teur·­ri­ce·s des clefs de lec­ture pour s’immer­ger dans l’expo­si­tion.

    • Afrikaners

    Les Afrikaners sont les des­cen­dant·e·s des pre­mier·iè­re·s colons - hol­lan­dais·e·s, alle­mand·e·s, fran­çais·e·s, et autres colons euro­péen·­ne·s non-bri­tan­ni­ques - arri­vé·e·s en Afrique du Sud au XVIIIe siècle. Il·elle·s par­ta­gent un héri­tage cultu­rel et une langue com­mune, l’afri­kaans, déri­vée du néer­lan­dais. Au XIXe siècle, la plu­part des Afrikaners rejet­tent les rela­tions inter­ra­cia­les et l’égalité des races. Il·elle·s étaient de fer­vent·e·s par­ti­san·e·s de la dif­fé­ren­cia­tion des eth­nies, ainsi que de la ségré­ga­tion, qui conduira, dès 1948, à l’établissement de l’apar­theid.

    • Joe Alex (1891, Saint-Paul, La Réunion - 1948, Lima, Pérou)

    Voir Joséphine Baker

    Joe Alex est un acteur, chan­teur et dan­seur réu­nion­nais. Principalement connu pour avoir été le par­te­naire de Joséphine Baker dans la « Danse sau­vage » de la Revue Nègre en 1925, dans laquelle les corps noirs des deux dan­seur·­se·s sont mis en scène de manière exo­ti­sante, voire érotisante afin qu’il·el­le·s cor­res­pon­dent à l’ima­gi­naire occi­den­tal d’un ailleurs loin­tain, et stig­ma­tisé [1]. Il est aussi l’un des rares comé­dien·­ne·s noir·e·s d’avant-guerre, mais reste can­tonné à l’inter­pré­ta­tion de rôles sté­réo­ty­pés : l’homme noir, gentil, sou­riant et musclé. De 1923 à 1946, il inter­prète une tren­taine de rôles dans des films fran­çais, notam­ment dans Les Enfants du para­dis (1945) de Marcel Carné. En 1938, il dirige à Paris le Théâtre afri­cain, dont la troupe est inté­gra­le­ment noire.

    • Ana Arone (1965, Morrumbene, Inhambane - 2004, Maputo, Mozambique)

    Mère d’Euridice Zaituna Kala. Euridice la décrit comme « une bas­ket­teuse ama­trice qui a tra­vaillé dans une banque toute sa vie. »

    • Isabel Arone (Grand-mère) (1949, Morrumbene, Inhambane - )

    Grand-mère d’Euridice Zaituna Kala. Euridice la décrit comme « une femme d’affai­res auto­di­dacte à la retraite, qui s’est occu­pée pen­dant toute sa vie de diver­ses entre­pri­ses for­mel­les et infor­mel­les. » Elle vit à Maputo, au Mozambique.

    • Baie de Delagoa

    Voir Mozambique

    Ancien nom donné à la baie de Maputo, la baie de Delagoa est un estuaire de l’océan Indien, situé le long de la côte du Mozambique. Le nom de Delagoa vient du fait qu’elle était la pre­mière escale mari­time en pro­ve­nance de Goa, en Inde.

    • Joséphine Baker (1906, Saint-Louis, États-Unis - 1975, Paris, France)

    Voir Joe Alex, Feral Benga, Le Corbusier

    De son vrai nom Freda Josephine McDonald, Joséphine Baker est une chan­teuse, dan­seuse, actrice, meneuse de revue et résis­tante afro-amé­ri­caine, natu­ra­li­sée fran­çaise. Si d’elle, on ne retient que sa cein­ture de bana­nes et la mise en scène de son corps, les études de genres et post­co­lo­nia­les ont permis d’appré­hen­der la com­plexité des mul­ti­ples facet­tes de cette icône de la moder­nité. En 1925, la direc­tion du théâ­tre des Champs-Élysées confie à Caroline Dudley Regan, une Américaine ins­tal­lée à Paris, l’orga­ni­sa­tion d’un “spec­ta­cle noir” [2]. Parmi d’autres dan­seur·­se·s, elle recrute à New York Joséphine Baker pour inté­grer la troupe des Black Birds, future troupe de la Revue Nègre. À Paris, cette der­nière devient une star du music-hall et la muse de l’avant-garde artis­ti­que ; son image est pro­duite et repro­duite par­tout et sur tous les sup­ports. Elle sait, en dehors de ses spec­ta­cles, com­po­ser sa propre image d’icône et média­ti­ser cer­tains pro­duits dont elle assure la pro­mo­tion, tandis qu’ils assu­rent la sienne. Et, tout en cher­chant à cor­res­pon­dre à ce que ce regard occi­den­tal et colo­nial pro­jette sur elle, elle joue des fan­tas­mes en les cari­ca­tu­rant et en les sub­ver­tis­sant. L’his­toire retient que la Revue Nègre fut un véri­ta­ble triom­phe. Mais cette affir­ma­tion est à nuan­cer. En effet, dès la fin des années 1920, des cri­ti­ques contem­po­rai­nes, comme celles des sœurs Jane et Paulette Nardal, pré­fi­gu­rent celles que les études post­co­lo­nia­les émettront à l’encontre de ces spec­ta­cles et de la négro­phi­lie occi­den­tale, qui sous cou­vert du diver­tis­se­ment (en lui-même, pro­blé­ma­ti­que) ne font que pro­je­ter sur les corps noirs et leurs cultu­res des sté­réo­ty­pes raciaux qui cor­res­pon­dent à l’ima­gi­naire colo­nial. Pendant la Seconde Guerre mon­diale, Joséphine Baker s’engage dans la résis­tance fran­çaise ; elle reçoit la Légion d’Honneur et la Croix de Guerre. Au début des années 1960, elle s’impli­que dans luttes des droits civi­ques tirant parti de sa noto­riété mon­diale et de son statut d’icône média­ti­que de la culture popu­laire. Le 28 août 1963, elle est la seule femme à pren­dre la parole aux côtés de Martin Luther King lors de la Marche vers Washington.

    • Bal Blomet

    Voir Joséphine Baker, Foujita, Kiki de Montparnasse, Mistinguett, Montparnasse

    Le Bal Blomet (ex-Bal Nègre) est un célè­bre caba­ret antillais et club de jazz du Paris des Années Folles, créé en 1924 par Jean Rézard des Wouves, au 33 rue Blomet dans le quar­tier Necker à l’ouest de Montparnasse. Véritable vivier artis­ti­que, les artis­tes, musi­cien·­ne·s, dan­seur·­se·s, pein­tres, écrivain·e·s des Années Folles (comme Joséphine Baker, Mistinguett, Tsuguharu Foujita, Kiki de Montparnasse, Man Ray, Alexander Calder, etc.) le fré­quen­tent assi­dû­ment.

    • James A. Baldwin (1924, Harlem, États-Unis - 1987, Saint-Paul-de-Vence, France)

    Voir Giovanni, Gerard Sekoto, Harlem, Schomburg Center for research in Black Culture

    James A. Baldwin est un écrivain amé­ri­cain, auteur de romans, de poé­sies, de nou­vel­les, de pièces de théâ­tre et d’essais. Les lois ségré­ga­tion­nis­tes le pous­sent à quit­ter New York et les États-Unis en 1948. Il se rend en France et s’ins­talle à Paris où vit déjà son mentor, l’écrivain afro-amé­ri­cain Richard Wright, et fré­quente le milieu intel­lec­tuel de la Rive Gauche. C’est là qu’il écrit cer­tains de ses plus célè­bres romans : Chronique d’un pays natal (1955), La cham­bre de Giovanni (1956), … C’est aussi là que Baldwin com­prend, grâce à ses inte­rac­tions avec des colo­ni­sé·e·s, que le racisme n’est pas absent des mœurs fran­çai­ses. Il décou­vre les reven­di­ca­tions des Africain·e·s et com­pare sa propre condi­tion à la leur : « L’Africain n’a pas enduré l’alié­na­tion ultime de son peuple et de son passé. Sa mère ne lui a jamais chanté Sometimes I feel like a Motherless Child. [3] »
    Dans ses œuvres, James Baldwin explore les non-dits et les ten­sions sous-jacen­tes autour des dis­tinc­tions racia­les, sexuel­les et de clas­ses au sein des socié­tés occi­den­ta­les, en par­ti­cu­lier dans l’Amérique du milieu du XXe siècle. À partir de 1957, il devient l’un des pro­ta­go­nis­tes du mou­ve­ment pour les droits civi­ques, ana­ly­sant les frus­tra­tions des Afro-amé­ri­cain·e·s et les pré­ju­gés raciaux des Blanc·he·s. Ses romans et pièces de théâ­tre trans­po­sent des dilem­mes per­son­nels en fic­tion, ques­tion­nant les pres­sions socia­les et psy­cho­lo­gi­ques com­plexes qui entra­vent non seu­le­ment l’inté­gra­tion des per­son­nes noires, mais aussi des hommes gays ou bisexuels.

    • BAM (Black Arts Movement)

    Voir James Baldwin, Amiri Bakara, Harlem, Schomburg Center for research in Black Culture

    BAM, acro­nyme de Black Arts Movement, est le nom d’un mou­ve­ment lit­té­raire et artis­ti­que formé par un groupe d’écrivain·e·s, poètes, dra­ma­tur­ges, artis­tes, et musi­cien·e·s afro-amé­ri­cain·e·s. Politiquement enga­gé·e·s contre le racisme, pour les droits civi­ques des afro-amé­ri­cain·e·s, il·el­le·s dési­rent porter par le biais des arts la voix de l’iden­tité noire. Né en 1965, suite à l’assas­si­nat de Malcolm X, ce mou­ve­ment aurait été notam­ment créé par le poète Amiri Baraka Il est consi­déré – selon les mots de la cri­ti­que lit­té­raire, Larry Neal – comme « la sœur esthé­ti­que et spi­ri­tuelle du Black Power Movement [4] » et du mou­ve­ment Harlem Renaissance. Parmi les artis­tes asso­cié·e·s au mou­ve­ment nous pou­vons citer James Baldwin, Maya Angelou, Gil Scott-Heron, Nikki Giovanni, Toni Morrison, Audre Lorde, Alice Walker, June Jordan, Gwendolyn Brooks, entre autres.

    • Amiri Baraka (1934, Newark, États-Unis - 2014, Newark, États-Unis)

    Voir BAM (Black Arts Movement)

    Everett LeRoi Jones, plus connu sous le pseu­do­nyme d’Amiri Baraka, est un dra­ma­turge, roman­cier, nou­vel­liste, poète, essayiste, éditeur et pro­fes­seur d’uni­ver­sité afro-amé­ri­cain. Il est le fon­da­teur, en 1965, du Black Arts Movement. Dans le contexte du mou­ve­ment des droits civi­ques, l’œuvre de Baraka explore la colère des afro-amé­ri­cain·e·s. Il uti­lise ses écrits comme une arme contre le racisme, et pour expo­ser ses reven­di­ca­tions poli­ti­ques, le rôle de l’artiste étant, selon lui, « d’élever la cons­cience des gens. [5] » Avec ses poèmes, il vise à créer une esthé­ti­que libé­rée des canons occi­den­taux. En 1968, Baraka se conver­tit à l’Islam et ajoute à son nom le pré­fixe Imamu, qui signi­fie « chef spi­ri­tuel ». En 1974, cepen­dant, il embrasse la pensée marxiste et aban­donne ce pré­fixe.

    • Féral Benga (1906, Dakar, Sénégal - 1957, Châteauroux, France)

    Voir Joe Alex, Joséphine Baker

    François « Féral » Benga est un dan­seur et cho­ré­gra­phe séné­ga­lais qui s’ins­talle à Paris en 1923. En 1926, il danse dans La Folie du Jour aux Folies-Bergère, avec Joséphine Baker en vedette. Benga effec­tue une grande partie de sa car­rière au music-hall, où il inter­prète des cho­ré­gra­phies exo­ti­san­tes basées sur des sté­réo­ty­pes, ceux d’une « danse nègre », qui répond aux cli­chés de l’époque [6]. Loué par la presse fran­çaise qui le sur­nomme « L’Étoile noire », Benga se pro­duit aussi en tour­née aux États-Unis, et devient l’un des modè­les des artis­tes de la Harlem Renaissance. Benga, cher­chant à pro­po­ser une autre vision des tra­di­tions afri­cai­nes, monte en en 1933 avec Jean Fazil une créa­tion cho­ré­gra­phi­que au Théâtre des Champs Élysées, le Gala de danses blanc et noir, où la danse afri­caine ren­contre les musi­ques clas­si­ques et les negro spi­ri­tuals. Il fait ensuite la connais­sance de l’anthro­po­lo­gue anglais Geoffrey Gorer, et part avec lui, un an plus tard, pour un long voyage d’étude à tra­vers l’Afrique de l’Ouest à la décou­verte des tra­di­tions cho­ré­gra­phi­ques afri­cai­nes. En 1947, il ouvre à Saint-Germain-des-Prés, La Rose Rouge, un célè­bre caba­ret-théâ­tre dédié à la dif­fu­sion de la voix de la Négritude [7].

    • Beyoncé (1981, Houston, États-Unis - )

    Beyoncé Giselle Carter, de son nom com­plet, est une chan­teuse afro-amé­ri­caine. Elle com­mence sa car­rière au sein du groupe Destiny’s Child, avant de se lancer en solo en 2003. Dans son album Lemonade, sorti en 2016, elle aborde non seu­le­ment son his­toire per­son­nelle en tant que femme noire, mais aussi celle de la dia­spora afri­caine et de ses cultu­res par le biais de nom­breu­ses réfé­ren­ces tant dans les textes des chan­sons que dans les images des clips qui les illus­trent.
    En 2018, elle est la pre­mière femme noire à être en tête d’affi­che du fes­ti­val de musi­que Coachella. Le docu­men­taire Homecoming [8], réa­lisé par Beyoncé sorti en 2019 sur Netflix, revient sur cette per­for­mance, la replace dans la car­rière de l’artiste, et fait de cet évènement le point culmi­nant d’un projet global de recher­che et de reconnais­sance de la culture noire et afro-amé­ri­caine.

    • Black History Month

    Le Black History Month est une célé­bra­tion annuelle dédiée à l’his­toire et aux réa­li­sa­tions des afro-amé­ri­cain·e·s, et un temps pour reconnaî­tre leur contri­bu­tion à l’his­toire des États-Unis. L’événement fut créé par l’his­to­rien amé­ri­cain Carter G. Woodson (1875-1950) en 1926. Depuis 2018, l’asso­cia­tion Mémoires & Partages porte une ini­tia­tive simi­laire à Bordeaux, pour rendre hom­mage aux afro-occi­den­taux·­ta­les et à leur his­toire.

    • Bochiman

    Voir Khoïsan

    Le terme Bochiman dési­gne un ensem­ble de peu­ples autoch­to­nes noma­des de chas­seur·­se·s-cueilleur·­se·s d’Afrique aus­trale. Le terme fran­çais « Bochimans » est dérivé du mot néer­lan­dais « bos­jes­man », intro­duit par les Boers (les pion­niers blancs d’Afrique du Sud) durant la période colo­niale, et signi­fiant lit­té­ra­le­ment « hommes des buis­sons ». Le terme de Bochiman, teinté du racisme colo­nial, tend à être rem­placé par celui de San. Il·elle·s sont consi­dé­ré·e·s comme les plus anciens habi­tant·e·s de l’Afrique aus­trale, où il·el­le·s vivent depuis plus de 44 000 ans. Persécuté·e·s par les Bantous et les Boers, puis mar­gi­na­li­sé·e·s par les colons bri­tan­ni­ques, leur ter­ri­toire est aujourd’hui réduit au désert du Kalahari.

    • Jean Isy de Botton (1898, Salonique, Grèce - 1978, New-York, États-Unis)

    Jean Isy de Botton est un pein­tre, sculp­teur, et gra­veur fran­çais. Plusieurs pho­to­gra­phies de ses œuvres sont conser­vées dans le fonds Marc Vaux, et notam­ment des des­sins repré­sen­tant Joséphine Baker en train de danser.

    • Marcel Camus (1912, Chappes, France - 1982, Paris, France)

    Voir Eurydice, Marpessa Dawn

    Marcel Camus est un réa­li­sa­teur fran­çais sur­tout connu pour son film Orfeu Negro, adap­ta­tion d’une pièce de théâ­tre de Vinícius de Moraes, Orfeu da Conceição. Le film est une trans­po­si­tion dans les fave­las de Rio de Janeiro durant le car­na­val de cette ville, des amours d’Orphée et d’Eurydice. Il connaît un succès mon­dial, reçoit la Palme d’or du fes­ti­val de Cannes en 1959 et l’Oscar du meilleur film étranger l’année sui­vante.

    • Joaquim Chissano (1939, Chibuto, Mozambique -)

    Voir Mozambique

    Joaquim Chissano est un homme poli­ti­que mozam­bi­cain, pré­si­dent de la République du Mozambique de 1986 à 2005, et l’une des figu­res clefs du FRELIMO (Front de libé­ra­tion du Mozambique) qui par­ti­cipe acti­ve­ment à l’obten­tion de l’indé­pen­dance du pays en 1975.

    • Marpessa Dawn (1934, Pittsburgh, États-Unis - 2008, Paris, France)

    Voir Marcel Camus

    Marpessa Dawn, de son vrai nom Gypsy Marpessa Menor, est une actrice, dan­seuse et chan­teuse afro-amé­ri­caine, natu­ra­li­sée fran­çaise, prin­ci­pa­le­ment connue pour avoir inter­prété Eurydice, le rôle fémi­nin prin­ci­pal du film Orfeu Negro de Marcel Camus (1959).

    •Gaby Deslys (1881 Marseille, France - 1920, Paris, France)

    Marie-Élise Gabrielle Caire, dite Gaby Deslys, est une chan­teuse fran­çaise, meneuse de revue, et artiste de music-hall, étoile de la Belle Époque à la portée inter­na­tio­nale. En 1917, elle mène la revue Laisse-les Tomber ! au Casino de Paris l’une des pre­miè­res à inté­grer un jazz-band dans la capi­tale fran­çaise.

    • Cheikh Anta Diop (1923, Thieytou, Sénégal - 1986, Dakar, Sénégal )

    Historien, scien­ti­fi­que et homme poli­ti­que, Cheikh Anta Diop s’est atta­ché à démon­trer l’apport de l’Afrique, et en par­ti­cu­lier de l’Afrique noire, à la culture et à la civi­li­sa­tion mon­diale. Dans sa thèse publiée sous le titre de Nations nègres et culture (1954), il déve­loppe la théo­rie d’une Égypte anti­que pro­fon­dé­ment afri­caine. Suite à cette paru­tion, le milieu aca­dé­mi­que fran­çais lui repro­che d’avoir une lec­ture plus poli­ti­que et idéo­lo­gi­que que scien­ti­fi­que de l’his­toire afri­caine. Malgré les contro­ver­ses, trente-trois ans après sa mort, il conti­nue d’influen­cer la recher­che en his­toire afri­caine, et de manière plus glo­bale la pensée poli­ti­que, phi­lo­so­phi­que, économique et cultu­relle du conti­nent et de ses dia­spo­ras.

    • Kaye Dunn

    Voir Katherine Dunham

    • Katherine Dunham (1909, Glen Ellyn, États-Unis - 2006, New-York, États-Unis)

    Voir Kaye Dunn, Henri Matisse

    Katherine Dunham (pseu­do­nyme Kaye Dunn) est une dan­seuse, cho­ré­gra­phe, anthro­po­lo­gue, mili­tante du mou­ve­ment des droits civi­ques, écrivaine et actrice afro-amé­ri­caine. Considérée comme l’une des pion­niè­res de la danse afro-amé­ri­caine, elle est sur­nom­mée Mother of Black Dance (la Mère de la danse noire). Dans les années 1920, elle suit des cours de danse auprès de Ludmilla Speranzeva, Vera Mirova, Mark Turbyfill et Ruth Page, rares pro­fes­seur·e·s de ballet clas­si­que à accep­ter alors les élèves afro-amé­ri­cain·e·s. Son style cho­ré­gra­phi­que est marqué par une fusion des cultu­res emprun­tant à la fois à des influen­ces antillai­ses, sub­sa­ha­rien­nes, sud-amé­ri­cai­nes et afro-amé­ri­cai­nes. Dans les années 1940, elle crée la Katherine Dunham Company, pre­mière com­pa­gnie afro-amé­ri­caine de danse contem­po­raine avec laquelle elle refuse de se pro­duire sur les scènes pra­ti­quant la ségré­ga­tion. En paral­lèle, elle suit des études d’anthro­po­lo­gie et écrit une thèse consa­crée aux danses d’Haïti qui est publiée en fran­çais en 1950 et pré­fa­cée par Claude Lévi-Strauss [9]. De 1966 à 1967, elle est conseillère tech­ni­que et cultu­relle auprès du pré­si­dent du Sénégal, Léopold Sédar Senghor.

    • Erzulie Freda

    Erzulie ou Ezili est une Lwa (esprit, divi­nité) du pan­théon vaudou. Divinité de la beauté, de l’amour et du désir, elle incarne la figure du fémi­nin. Elle est assi­mi­lée à la figure bibli­que de Marie, dont elle emprunte l’ico­no­gra­phie, plus spé­cia­le­ment celles de la mater dolo­rosa et de Notre-Dame du Mont-Carmel : voiles blanc et rose, cou­ronne d’or entou­rée de cœurs.

    • Eurydice

    Dans la mytho­lo­gie grec­que, Eurydice est une dryade (une nymphe des arbres) et la com­pa­gne d’Orphée, poète et musi­cien. Mordue par un ser­pent, elle meurt le jour de leurs noces. Inconsolable, Orphée entonne une com­plainte, et émeut les dieux qui lui accor­dent de des­cen­dre jusqu’aux Enfers pour la sauver. Hadès, le Dieu des Enfers, accepte de lais­ser Orphée la rame­ner dans le monde des vivants, à la seule condi­tion qu’Orphée ne se retourne pas avant d’être sorti des Enfers. Alors que celui-ci est sur le point d’attein­dre la lumière du jour, il se retourne pour voir si son épouse est bien der­rière lui. La pro­messe faite à Hadès est rompue et Eurydice meurt une seconde fois, happée par le séjour des morts.
    Et si c’était Eurydice qui avait dit à Orphée, « retourne-toi » ? Il faut atten­dre que la pensée fémi­niste s’empare de ce per­son­nage pour qu’elle devienne un véri­ta­ble sujet, actif, qui aurait pu faire le choix de ne pas suivre Orphée. Le récit mytho­lo­gi­que, en effet, nous pré­sente une Eurydice pas­sive, exclu­si­ve­ment dépen­dante d’Orphée [10].

    • Tsuguharu Foujita (1886, Tokyo, Japon - 1968, Zurich, Suisse)

    Voir Bal Blomet, Aïcha Goblet, Kiki de Montparnasse, Montparnasse

    Tsuguharu Foujita quitte en 1913 son pays pour Paris pour pour­sui­vre sa car­rière d’artiste. Son œuvre est carac­té­ri­sée par un syn­cré­tisme entre la tra­di­tion pic­tu­rale japo­naise, notam­ment l’art de l’estampe, et les réflexions pic­tu­ra­les de la moder­nité occi­den­tale. Dans les années 1920, il est l’une des figu­res cen­tra­les du Paris artis­ti­que, et plus par­ti­cu­liè­re­ment du Montparnasse des Années folles.

    • Giovanni

    Voir James Bladwin

    Personnage créé par James A. Baldwin, Giovanni est l’un des pro­ta­go­nis­tes prin­ci­paux du roman La Chambre de Giovanni (Giovanni’s Room, 1956). Dans cet ouvrage, il entre­tient une pas­sion tour­men­tée avec David, jeune amé­ri­cain expa­trié à Paris. Le roman traite de l’homo­sexua­lité, des pres­sions socia­les et psy­cho­lo­gi­ques qui entra­vent l’inté­gra­tion des hommes gays ou bisexuels, ainsi que des obs­ta­cles inté­rio­ri­sés qui empê­chent de telles quêtes d’accep­ta­tion.

    • Aïcha Goblet (1898, France - ? )

    Voir Tsuguharu Foujita, Henri Matisse, Montparnasse

    Aïcha Goblet serait née dans le nord de la France, d’une mère fla­mande et d’un père mar­ti­ni­quais, jon­gleur dans un cirque dans lequel elle se pro­duit également dès l’âge de 6 ans. Lors d’une repré­sen­ta­tion du cirque à Clamart, elle attire l’atten­tion de Jules Pascin et pose pour lui dès les années 1910, en même temps qu’une autre modèle mar­ti­ni­quaise, Julie Luce. Elle s’ins­talle alors à Paris, loge à la Villa Falguière, et devient le modèle de nom­breux artis­tes : Kees Van Dongen, Moïse Kisling, Chaïm Soutine, Amedeo Modigliani, Tsuguharu Foujita, mais aussi pour Henri Matisse (Aïcha et Lorette) et Félix Vallotton (La Noire et la Blanche). Elle ins­pire André Salmon pour son roman La Négresse du Sacré-Coeur (1920). Elle se fait appe­ler Ayesha, fré­quente alors la com­mu­nauté artis­ti­que du Montparnasse des années 20 et ses cafés – Le Dôme, La Coupole, etc. À Montparnasse où, selon ses mots, « ils ne savaient même pas que je par­lais fran­çais » [11], ses contem­po­rain·e·s sem­blent avoir pro­jeté sur elle et son corps l’image qu’il·el­le·s se font alors d’une Afrique fan­tas­mée. Elle même semble jouer de cette ambi­guïté, trans­for­mant son corps pour qu’il cor­res­ponde à l’image sté­réo­ty­pée qu’on lui impose : elle pare ses che­veux d’un turban, objet qui évoque à lui seul, sous le regard des pein­tres qui l’immor­ta­li­sent, l’ima­gi­naire que l’Occident pro­jette sur l’ailleurs, qu’il soit Orient ou Afrique.

    • Harlem

    Voir BAM, James Bladwin, Schomburg Center for research in Black Culture

    Harlem est un quar­tier du nord de l’arron­dis­se­ment de Manhattan à New York, aux États-Unis où vit, encore aujourd’hui majo­ri­tai­re­ment la com­mu­nauté afro-amé­ri­caine. Au début du XXe siècle, le mou­ve­ment de la Renaissance de Harlem fait de ce quar­tier le prin­ci­pal foyer de la culture afro-amé­ri­caine ; par la suite, il devint l’un des cen­tres de la lutte pour l’égalité des droits civi­ques.

    • If I Were a Boy

    If I Were a Boy [Si j’étais un garçon en fran­çais], est le titre d’une chan­son issu de l’album I Am … Sasha Fierce, troi­sième album de Beyoncé, sorti en 2008. Beyoncé y évoque ce qui lui serait permis de faire si elle était un homme. La chan­son et l’album connais­sent un succès inter­na­tio­nal.

    • Ilha de Moçambique

    Voir Mozambique, Mussa Bin Binque

    L’île de Mozambique, en por­tu­gais Ilha de Moçambique, est une île située dans le canal du Mozambique. Cette île a donné son nom à toute la côte conti­nen­tale lui fai­sant face, et au pays dont elle fait partie. Son nom pro­vient de celui du sultan Mussa Bin Bique, qui dirige l’île avant la colo­ni­sa­tion por­tu­gaise.

    • Euridice Zaituna Kala (1987, Maputo, Mozambique - )

    Euridice Zaituna Kala est une artiste mozam­bi­caine basée à Paris. Son tra­vail artis­ti­que s’inté­resse aux méta­mor­pho­ses cultu­rel­les et his­to­ri­ques, à ses mani­pu­la­tions et ses adap­ta­tions. L’artiste cher­che à mettre en lumière la mul­ti­pli­cité des pério­des his­to­ri­ques et des rela­tions socia­les au sein du conti­nent afri­cain, qui est au cœur de ses réflexions. Ces récits se dérou­lent dans des espa­ces de départs, de ren­contres… sous la forme d’ins­tal­la­tions, de per­for­man­ces, d’images et de livres.
    Euridice Zaituna Kala a été formée à la pho­to­gra­phie à la Market Photo Workshop (MPW-2012) à Johannesburg. Elle a par­ti­cipé à de nom­breu­ses expo­si­tions col­lec­ti­ves dont la 1ère édition de la Triennale de Stellenbosch (2020), la seconde édition de la Lagos Biennal (2019), Hubert Fichte : Love and Ethnology à la Haus der Kulturen der Welt, Berlin (2019-2020), la 14e Fellbach Triennial for Small Sculpture : 40,000 – A Museum of Curiosity (2019), Le pou­voir du dedans, La Galerie, Noisy-le-Sec (2018), Mistake ! Mistake ! Said the Rooster… and step­­ped down from the Duck, Lumiar Cité, Lisbonne (2017), Infec­ting the City, Cape Town (2017) et (Co)Habitar, Casa da America Latina, Lisbonne (2017). Elle a pré­­senté de nom­­breu­­ses per­­for­­man­­ces dont Mackandal Turns into a Butterfly : a love potion, La Galerie, Noisy-le-Sec (2018) et Euridice Kala Shows and Doesn’t Tell, gale­­rie Saint-Séverin, Paris (2018)
    Elle est également la fon­da­trice et co-orga­ni­sa­trice de e.a.s.t. (Ephemeral Archival Station), un labo­ra­toire et une pla­te­forme pour des pro­jets de recher­che artis­ti­que à long terme, établi en 2017.

    • Getulio Kala (1959, Maputo, Mozambique - 1992, Maputo, Mozambique)

    Père d’Euridice Zaituna Kala, il est archi­viste aux Archives Nationales du Mozambique. Il meurt dans un acci­dent de voi­ture alors que l’artiste est encore enfant.

    • Getulio Kala Jr. (1990, Maputo, Mozambique -)

    Frère d’Euridice Zaituna Kala. Il tra­vaille dans une banque à Maputo où il vit avec sa famille.

    • Kim Kardashian (1980, Los Angeles, États-Unis -)

    Voir Spanx

    Kim Kardashian est une per­son­na­lité média­ti­que et une femme d’affai­res amé­ri­caine. Depuis 2007, elle et sa famille sont les vedet­tes d’une émission de télé-réa­lité à succès, L’Incroyable Famille Kardashian. Archétype du star-system, elle cultive son image sur les réseaux sociaux et dans les médias. En 2015, elle fait partie de la liste des 100 per­son­nes les plus influen­tes du monde d’après le Time Magazine. En 2019, elle lance sa marque de lin­ge­rie gai­nante ins­pi­rée de la marque Spanx. Disponibles dans neuf tein­tes de car­na­tion, du XXS au 4XL, les pro­duits de la ligne se veu­lent inclu­sifs. D’abord bap­ti­sée Kimono Solutionwear, elle renomme sa marque Skims Solutionwear suite à des accu­sa­tions d’appro­pria­tion cultu­relle.

    • Kiki de Montparnasse (1901, Châtillon-sur-Seine, France - 1953, Paris, France)

    Voir Tsuguharu Foujita, Montparnasse

    Kiki de Montparnasse ou Kiki, est le pseu­do­nyme d’Alice Ernestine Prin aussi sur­nom­mée « la Reine de Montparnasse ». Issue d’un milieu très modeste, elle s’ins­talle en 1913 à Paris où elle devient un modèle célè­bre, posant notam­ment pour Amedeo Modigliani, Tsuguharu Foujita, Man Ray, Chaïm Soutine, etc. Elle est également chan­teuse, dan­seuse, gérante de caba­ret, artiste pein­tre et actrice de cinéma.

    • Khoïsan

    Voir Bochiman
    Khoïsan est un terme qui dési­gne conjoin­te­ment deux grou­pes eth­ni­ques d’Afrique aus­trale : les chas­seur·­se·s-cueilleur·­se·s San et les pas­teur·e·s Hottentots, ou Khoikhoi. Les Khoïsan font partie des nom­breux peu­ples qui ont été dépos­sé­dés de leurs terres par les auto­ri­tés colo­nia­les au XIXe et au début du XXe siècle. Après la fin de l’apar­theid, le gou­ver­ne­ment sud-afri­cain les auto­rise à émettre des reven­di­ca­tions ter­ri­to­ria­les pour retrou­ver leurs terres spo­liées après 1913.

    • Le Corbusier (1887 La Chaux-de-Fonds, Suisse - 1965, Roquebrune-Cap-Martin, France)

    Voir Joséphine Baker, Villa Savoye

    Charles-Édouard Jeanneret-Gris, plus connu sous le pseu­do­nyme Le Corbusier, est l’un des prin­ci­paux repré­sen­tants du mou­ve­ment moderne en archi­tec­ture. L’héri­tage de Le Corbusier est aujourd’hui ques­tionné et son œuvre et ses théo­ries archi­tec­tu­ra­les relues à la lumière de ses affi­lia­tions poli­ti­ques avec des régi­mes fas­cis­tes.
    L’his­toire lui prête une aven­ture avec Joséphine Baker [12]. Ils se seraient ren­contrés en novem­bre 1929 à bord du bateau de croi­sière le Giulio Cesare qui les mène tous deux de Bordeaux à São Paulo. Il écrit dans son jour­nal : « Dans un ridi­cule music-hall à São Paulo, Joséphine Baker chan­tait Baby avec une sen­si­bi­lité tel­le­ment intense et théâ­trale que ça m’a ému aux larmes. » Joséphine Baker, quant à elle, l’aurait trouvé « gai et simple » et l’aurait décrit comme « un homme de cœur ». Elle aurait même dit : « quel dom­mage que tu sois archi­tecte, tu aurais été un bon com­pa­gnon. » [13] À la même période, Le Corbusier tra­vaille à la cons­truc­tion de la Villa Savoye, pensée comme un véri­ta­ble mani­feste archi­tec­tu­ral, qu’Euridice ima­gine avoir pu être ins­pi­rée par sa ren­contre avec Joséphine Baker.

    • Amilcar Lopes da Costa Cabral (1924, Bafatà, Guinée-Bissau - 1973, Conakry, Guinée)

    Amilcar Cabral, Abel Djassi de son pseu­do­nyme, est un homme poli­ti­que gui­néen et l’un des fon­da­teurs du Parti afri­cain pour l’indé­pen­dance de la Guinée et du Cap-Vert, le PAIGC (Partido Africano da Independência da Guiné e Cabo Verde). Créé en 1956, le PAIGC par­ti­cipa acti­ve­ment à l’obten­tion de l’indé­pen­dance de ces deux états. Suite à des dis­sen­sions inter­nes, Cabral est assas­siné le 20 jan­vier 1973 à Conakry par des mem­bres de la bran­che mili­taire de son propre. parti, vrai­sem­bla­ble­ment sous l’influence des auto­ri­tés por­tu­gai­ses.

    • Josina Machel (1945, Vilankulo, Mozambique - 1971, Dar es Salam, Tanzanie)

    Voir Samora Machel, Mozambique

    Josina Machel est une mili­tante fémi­niste et indé­pen­dan­tiste mozam­bi­caine. Membre d’un groupe de femmes du FRELIMO (Front de Libération du Mozambique), le Destacamento Feminino (Détachement fémi­nin), elle reçoit un entraî­ne­ment mili­taire et s’impli­que acti­ve­ment dans la lutte. Elle y ren­contre Samora Machel, son futur époux, pre­mier pré­si­dent du Mozambique indé­pen­dant en 1975. Josina Machel est une des acteur·­ri­ce·s de l’indé­pen­dance du Mozambique et une icône fémi­niste de l’his­toire des luttes de libé­ra­tion pana­fri­cai­nes.

    • Samora Machel (1933, Chilembene, Mozambique - 1986, Mbuzini, Afrique du Sud)

    Voir Josina Machel, Mozambique

    Samora Machel est un homme poli­ti­que mozam­bi­cain, membre du FRELIMO (Front de Libération du Mozambique), pre­mier pré­si­dent de la République popu­laire du Mozambique indé­pen­dante entre 1975 et 1986 et le mari de Josina Machel. Il est consi­déré comme l’un des pères de l’indé­pen­dance du Mozambique. En 1986, il meurt dans un acci­dent d’avion dont les causes demeu­res floues. Sa mort conti­nue d’être un sujet de spé­cu­la­tion.

    • Ernest Mancoba (1904, Johannesburg, Afrique du Sud - 2002, Clamart, France)

    Ernest Mancoba est un écrivain, pen­seur, et artiste pein­tre franco-sud-afri­cain. Il fuit l’Afrique du Sud et l’apar­theid pour l’Europe, et s’ins­talle en France en 1938. Après la Seconde Guerre mon­diale, lui et son épouse, Sonja Ferlov se ren­dent au Danemark, où elle le pré­sente à Asger Jorn. Mancoba par­ti­cipe alors au mou­ve­ment CoBrA. Bien qu’il y ait par­ti­cipé acti­ve­ment, son oeuvre est sou­vent oubliée dans les his­to­rio­gra­phies de ce mou­ve­ment. L’artiste et uni­ver­si­taire Rasheed Araeen [14] défend l’idée que l’effa­ce­ment de Mancoba est le résul­tat du racisme et de l’eth­no­cen­trisme occi­den­tal, son œuvre a n’ayant été reconnue que récem­ment grâce aux relec­tu­res et décen­tra­ges du récit moder­niste.

    • Maputo

    Voir Mozambique

    Capitale du Mozambique.

    • Henri Matisse (1869, Le Cateau-Cambrésis, France - 1954, Nice, France)

    Voir Aïcha, Joséphine Baker, Katherine Dunham, Picasso

    Henri Matisse est un pein­tre, sculp­teur, des­si­na­teur, gra­veur fran­çais, et l’une des figu­res majeu­res de l’art moderne de la pre­mière partie du XXe siècle. Comme de nom­breux·­ses de ses contem­po­rain·e·s, il exprime dans son œuvre un inté­rêt pour ce que l’on appelle alors les arts « pri­mi­tifs » [15] dans les­quels le moder­nisme occi­den­tal semble reconnaî­tre ses préoc­cu­pa­tions et ses recher­ches for­mel­les. Le regard qu’il pose sur ces cultu­res et sur leurs pro­duc­tions est en partie tein­tée de la tra­di­tion pic­tu­rale occi­den­tale du XIXe, une image rêvée de l’Orient et la pro­jec­tion d’un cer­tain exo­tisme sur les êtres, leurs corps et leurs cultu­res. Au fil de sa car­rière, Matisse repré­sente de nom­breu­ses femmes noires dans ses tableaux, dont Aïcha qui pose pour lui dans Aïcha et Lorette (1917), Katherine Dunham qui serait l’ins­pi­ra­tion de la Danseuse créole (1950), Elvire Van Hyfte dont il fait le por­trait dans Dame à la robe blan­che (1946). Dans les années 1930, il séjourne à New York, où il visite de nom­breux clubs de Jazz de Harlem, et montre un fort inté­rêt pour la culture noire.

    • Mistinguett (1875 Enghien-les-bains, France - 1956, Bougival, France)

    Jeanne Florentine Bourgeois, dite Mistinguett est une chan­teuse, actrice et meneuse de revue fran­çaise, vedette du Moulin Rouge, haut-lieu du music-hall du Paris de la Belle Époque.

    • Montparnasse

    Voir Joséphine Baker, Bal Blomet, Aïcha, Tsuguharu Foujita, Marc Vaux

    Le quar­tier du Montparnasse se situe, sur la rive gauche de la Seine. Son nom, donné par des étudiants qui venaient décla­mer des vers sur la butte formée par des rem­blais au XVIIe siècle, fait réfé­rence au mont Parnasse, rési­dence des Muses dans la mytho­lo­gie grec­que. Au début du XXe siècle, ce quar­tier popu­laire attire de nom­breux·­ses artis­tes, fran­çais·es et étranger·ère·s, qui en font la plaque tour­nante de la moder­nité artis­ti­que. Il reste peu de traces de ce Montparnasse artis­ti­que, le quar­tier ayant été tota­le­ment trans­formé dans les 1960 pour répon­dre aux ambi­tions poli­ti­ques vou­lant faire du Montparnasse le quar­tier d’affai­res de la Rive gauche de Paris, dont la Tour Maine-Montparnasse est le sym­bole.

    • Mozambique

    Voir Joaquim Chissano, Josina Machel , Samora Machel, Mussa Bin Binque, Ricardo Rangel, Marcelino dos Santos

    Le Mozambique, est un État situé sur la côte orien­tale du conti­nent afri­cain dont l’his­toire est pro­fon­dé­ment mar­quée par la colo­ni­sa­tion por­tu­gaise, puis par les mou­ve­ments indé­pen­dan­tis­tes du XXe siècle. L’implan­ta­tion por­tu­gaise com­mence dès le début du XVIe siècle lors de la deuxième expé­di­tion de Vasco de Gama. Les Portugais établissent des comp­toirs com­mer­ciaux, exploi­tant les routes et les échanges préexis­tant à leur arri­vée, pour les très ren­ta­bles tra­fics d’ivoire, de char­bon, d’or, de canne à sucre, de thé et de coton. Ils déve­lop­pent également la traite des Noir·e·s, pra­ti­quée alors par les Arabes.
    Le 25 juin 1962, plu­sieurs grou­pes anti­co­lo­niaux fon­dent le FRELIMO (Front de libé­ra­tion du Mozambique), un mou­ve­ment qui prône le rejet global du sys­tème colo­nial-capi­ta­liste qui place l’insur­rec­tion armée et la gué­rilla au centre de la lutte poli­ti­que. Le 7 sep­tem­bre 1974, un accord est signé à Lusaka entre le Portugal et le FRELIMO, fixant un calen­drier pour l’établissement d’un gou­ver­ne­ment pro­vi­soire en vue de la pro­cla­ma­tion de l’indé­pen­dance du Mozambique. Le 25 juin 1975, l’indé­pen­dance du Mozambique est pro­cla­mée et Samora Machel en devient le pre­mier pré­si­dent. Le pays s’enfonce alors dans une guerre civile qui dure seize ans, atti­sée par le pay­sage géo­po­li­ti­que occi­den­tal, et qui oppose les forces du FRELIMO à celle de Résistance natio­nale du Mozambique (RENAMO), finan­cée et sou­te­nue d’abord par la Rhodésie puis par l’Afrique du Sud.
    En 1990, à la veille de la chute de l’Union sovié­ti­que, les pre­miers pour­par­lers de paix ont lieu entre le FRELIMO et le RENAMO, débou­chant en novem­bre sur une nou­velle cons­ti­tu­tion reconnais­sant le plu­ra­lisme poli­ti­que. En 1994, les élections don­nent le FRELIMO de Joaquim Chissano vain­queur.

    • Musée du Louvre

    Voir Marc Vaux

    En 1939, durant la Seconde Guerre mon­diale, les œuvres du Musée du Louvre sont évacuées et ache­mi­nées dans des lieux de dépôts situés loin des villes et des voies de cir­cu­la­tion afin de les mettre à l’abri des bom­bar­de­ments. Les étapes de l’évacuation des œuvres du Louvre – avec l’embal­lage et le trans­port en camions, les salles vides, mais aussi le retour après la guerre et la réou­ver­ture du musée – font l’objet de plu­sieurs cam­pa­gnes pho­to­gra­phi­ques. Marc Vaux est l’un des pho­to­gra­phes char­gé·e·s de réa­li­ser un pho­to­re­por­tage.

    • Musée national d’ethnographie de Nampula

    Inauguré le 23 août 1956, sous le nom de Museo Comandante Eugénio Ferreira de Almeida, par le géné­ral Craveiro Lopes dans un bâti­ment conçu par l’archi­tecte Mario Oliveira, le Musée natio­nal d’eth­no­gra­phie de Nampula (en por­tu­gais, Museu Nacional de Etnografía de Nampula) est le seul musée natio­nal à ne pas être situé dans la capi­tale mozam­bi­caine, Maputo. L’ins­ti­ga­teur du projet est l’eth­no­gra­phe Soares de Castro.

    • Mussa Bin Bique

    Voir Ilha de Moçambique, Mozambique

    Mussa Bin Bique ( arabe : موسى بن بيك ), est le sultan musul­man de l’Île du Mozambique lors de l’arri­vée des Portugais en 1544. Le nom de ce sou­ve­rain, en por­tu­gais Moçambique, sert d’abord à dési­gner l’île du Mozambique, puis toute la côte conti­nen­tale lui fai­sant face, l’actuel Mozambique.

    • Nampula

    Voir Mozambique, Musée natio­nal d’eth­no­gra­phie de Nampula

    Nampula appe­lée la « capi­tale du Nord », est la troi­sième ville du Mozambique de par sa den­sité démo­gra­phi­que.

    • Orphée

    Voir Eurydice

    • G. Pernolles

    Lorsque l’on entre « Mozambique » dans la base de don­nées numé­ri­sée du fonds Marc Vaux, le seul résul­tat est une carte pos­tale tim­brée et envoyée du Mozambique par G. Pernolles à M. et Mme Vaux, le 20 décem­bre 1957.

    • Pablo Picasso (1881, Malaga, Espagne - 1973, Mougins, France)

    Pablo Picasso est un pein­tre, sculp­teur, des­si­na­teur et gra­veur espa­gnol, ayant passé l’essen­tiel de sa vie en France. Il est consi­déré comme l’une des figu­res clés de l’art moderne. Comme beau­coup de ses contem­po­rain·e·s, il regarde et col­lec­tionne l’art dit « pri­mi­tif » – ce terme dési­gnant, sans dis­tinc­tion, des arte­facts afri­cains ou encore océa­niens – dans les­quels le moder­nisme occi­den­tal semble reconnaî­tre ses préoc­cu­pa­tions et ses recher­ches for­mel­les. En 1907, il peint Les Demoiselles d’Avignon : cinq femmes, par­tiel­le­ment nues, dont les visa­ges sem­blent rendus à la manière de mas­ques afri­cains. Si le tableau est encore aujourd’hui consi­déré comme l’un des pre­miers tableaux cubis­tes, des relec­tu­res du récit moder­niste ont permis de réin­ter­ro­ger le statut de cette œuvre au sein de l’his­toire de l’art. Le tableau cris­tal­lise en effet des cri­ti­ques récen­tes émises par les études de genre et post­co­lo­nia­les à l’encontre du moder­nisme, mas­cu­lin et occi­den­talo-centré. L’artiste afro-amé­ri­caine Faith Ringgold, par exem­ple, s’est saisie des Demoiselles d’Avignon pour en donner sa propre ver­sion, Picasso’s Studio. Elle place au centre de la com­po­si­tion de Picasso, une femme noire, nue, et ques­tionne ainsi la place de l’Afrique (et du modèle noir) au sein du récit de l’his­toire de l’art moder­niste.

    • Présence africaine

    Voir Joséphine Baker, James Bladwin, Léopold Sédar Senghor

    Présence afri­caine est une revue pana­fri­caine semes­trielle, fondée en 1947 à l’ini­tia­tive d’Alioune Diop (1910-1980), pro­fes­seur de phi­lo­so­phie séné­ga­lais, avec le sou­tien d’intel­lec­tuel·­le·s, écrivain·e·s et anthro­po­lo­gues, tels que Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Richard Wright, Albert Camus, André Gide, Jean-Paul Sartre, Michel Leiris, Joséphine Baker ou encore James Baldwin. La revue a pour objec­tif de publier des « textes d’Africains », des « études d’afri­ca­nis­tes sur la culture et la civi­li­sa­tion afri­caine », [...] de passer en revue « les œuvres d’art ou de pensée concer­nant le monde noir » [16] . C’est aussi une maison d’édition, fondée en 1949, et une librai­rie située dans le Quartier latin à Paris, au 25bis, rue des Écoles. Pendant les années 1950 et 1960, la revue milite acti­ve­ment en faveur de l’indé­pen­dance des pays colo­ni­sés afri­cains et de l’émergence d’une culture afri­caine indé­pen­dante.

    • Ricardo Rangel (1924, Maputo, Mozambique - 2009, Maputo, Mozambique)

    Voir Mozambique

    Ricardo Rangel est un pho­to­jour­na­liste et pho­to­gra­phe mozam­bi­cain. Il est le pre­mier pho­to­jour­na­liste non-blanc à tra­vailler pour un jour­nal por­tu­gais, Noticias de Tarde, et ce dès 1952, bien avant l’indé­pen­dance du pays en 1975. En 1970, il cofonde le maga­zine Tempo, pre­mier maga­zine poly­chrome du Mozambique, et voix d’oppo­si­tion au pou­voir colo­nial por­tu­gais. Son tra­vail, orienté vers la dénon­cia­tion de la colo­ni­sa­tion – des injus­tes et des iné­ga­li­tés socia­les et racia­les qui en décou­lent – lui vaut plu­sieurs incar­cé­ra­tions. Ses photos – docu­men­tai­res, enga­gées et cri­ti­ques – cons­ti­tuent des témoi­gna­ges pré­cieux sur l’his­toire du Mozambique. Désireux de former une nou­velle géné­ra­tion de pho­to­gra­phes et de pho­to­jour­na­lis­tes, et cons­cient du pou­voir de l’image, il fonde dans les années 1980, le Centre de docu­men­ta­tion et de for­ma­tion à la pho­to­gra­phie du Mozambique.

    • Saint-Louis (Sénégal)

    Saint-Louis, Ndar en wolof, sou­vent appe­lée « Saint-Louis-du-Sénégal », est l’une des plus gran­des villes du Sénégal.

    • Marcelino dos Santos (1929, Mumbo, Mozambique portuguais - 2020, Maputo, Mozambique)

    Voir Mozambique

    Marcelino dos Santos est un homme poli­ti­que et poète mozam­bi­cain. Il est l’un des mem­bres fon­da­teur·­ri­ce·s du FRELIMO (Front de libé­ra­tion du Mozambique). En 1975, après l’indé­pen­dance du Mozambique, il devient minis­tre de la Planification et du Développement, fonc­tion qu’il aban­donne en 1977 pour deve­nir le pré­si­dent du pre­mier Parlement du pays duquel il reste pré­si­dent jusqu’aux pre­miè­res élections mul­ti­par­ti­tes en 1994. Il publie la plu­part de ses poèmes sous les pseu­do­ny­mes de Kalungano et Lilinho Micaia.

    • Didier Schulmann

    Voir Marc Vaux, Fonds Marc Vaux

    Didier Schulmann est conser­va­teur au musée natio­nal d’Art moderne/ Centre Pompidou et chef de ser­vice de la Bibliothèque Kandinsky jusqu’à juillet 2020. Il fut un des inter­lo­cu­teur·­ri­ce·s pri­vi­lé­gié·e·s d’Euridice tout au long de son tra­vail sur le fonds Marc Vaux.

    • Schomburg Center for Research in Black Culture

    Voir James Bladwin, Harlem

    Fondé en 1925, le Schomburg Center for Research in Black Culture est une ins­ti­tu­tion cultu­relle et une biblio­thè­que de recher­che New-Yorkaise, suc­cur­sale de la New York Public Library, située à Harlem (au 515 Malcolm X Boulevard). C’est l’une des prin­ci­pa­les ins­ti­tu­tions cultu­rel­les du monde consa­crée à la recher­che, à la pré­ser­va­tion et à l’expo­si­tion de maté­riaux axés sur l’his­toire et les expé­rien­ces de la com­mu­nauté afro-amé­ri­caine, et de la dia­spora.

    • Gerard Sekoto (1913 Botshabelo, Afrique du Sud - 1993, Paris, France)

    Voir Ernest Mancoba

    Gerard Sekoto est un pein­tre et musi­cien sud-afri­cain. Autodidacte, il com­mence sa car­rière artis­ti­que en 1938, en quit­tant la cam­pa­gne du nord de l’Afrique du Sud pour se rendre à Johannesburg. Sa pein­ture fait la part belle à la des­crip­tion de la vie des popu­la­tions dans les town­ships, et à un enre­gis­tre­ment quasi docu­men­taire de ces envi­ron­ne­ments urbains, de leurs modes de vie, et des ten­sions racia­les qui les habi­tent. En 1947, encou­ragé par Ernest Mancoba, Sekoto quitte l’Afrique du Sud et s’ins­talle à Paris où il fait la connais­sance des pen­seur·­se·s de la Négritude. Sa pein­ture et son lan­gage plas­ti­que se char­gent alors de réflexions sur l’exil et l’alté­rité, sur l’iden­tité et sur la fluc­tua­tion de cette notion. L’expa­tria­tion est dif­fi­cile, il est interné à l’hôpi­tal Sainte-Anne [17] . À sa sortie, Marthe Baillon lui offre de s’ins­tal­ler dans la cham­bre lais­sée vacante par un jeune écrivain amé­ri­cain, James Baldwin.

    • Léopold Sédar Senghor (1906 Joal, Sénégal - 2001, Verson, France)

    Voir Présence Africaine

    Léopold Sédar Senghor est un poète, écrivain, homme d’État fran­çais et séné­ga­lais, et pre­mier pré­si­dent de la République du Sénégal (1960-1980). Ses poèmes, sym­bo­lis­tes et incan­ta­toi­res, s’ins­pi­rent des ryth­mes tra­di­tion­nels afri­cains – « car la poésie est chant, sinon musi­que » [18] - et expri­ment son idéal uni­ver­sa­liste – « la civi­li­sa­tion de l’uni­ver­sel ». Il cher­che également à y expri­mer ce qu’il appelle le « Royaume d’enfance », une sorte de para­dis perdu, qui dési­gne à la fois le monde d’idées et de croyan­ces dans lequel il évolue, enfant, auprès de sa mère, avant d’entrer à l’école catho­li­que, mais aussi une sorte d’Eden de l’Afrique pré­co­lo­niale. Par ailleurs, il appro­fon­dit et par­ti­cipe à la théo­ri­sa­tion du concept de négri­tude, notion intro­duite par Aimé Césaire. En 1934, dans les colon­nes de L’Étudiant noir, Senghor en pro­pose une défi­ni­tion : « La Négritude, c’est l’ensem­ble des valeurs cultu­rel­les du monde noir, telles qu’elles s’expri­ment dans la vie, les ins­ti­tu­tions et les œuvres des Noirs. Je dis que c’est là une réa­lité : un nœud de réa­li­tés. » [19]

    • Spanx

    Voir Kim Kardashian

    Créée en 1998, Spanx est une marque amé­ri­caine spé­cia­li­sée dans la lin­ge­rie gai­nante. Surnommée « le secret d’Hollywood », elle est connue pour être portée par les acteur·­ri­ce·s sur les tapis rouge mais est sou­vent cri­ti­quée pour sa par­ti­ci­pa­tion à la cons­truc­tion et à la per­pé­tua­tion de normes phy­si­ques oppres­si­ves et stig­ma­ti­san­tes.

    • Tristaïveté

    Voir Père (Getulio Kala)
    Tristaïveté (Painaivite dans sa ver­sion ori­gi­nale) est un néo­lo­gisme créé, par l’artiste, de la contrac­tion des deux mots « tris­tesse » et « naï­veté » pour qua­li­fier le sen­ti­ment, l’émotion, qu’elle éprouve alors, enfant, à la dis­pa­ri­tion de son père.

    • Marc Vaux (1895, Crulai, France - 1971, Paris, France)

    Voir Montparnasse, Musée du Louvre

    Ancien char­pen­tier, il se forme à la pho­to­gra­phie après avoir été blessé au bras droit alors qu’il était mobi­lisé comme soldat pen­dant la Première guerre mon­diale. Après la guerre, muni d’un appa­reil pho­to­gra­phi­que à cham­bre qu’il gar­dera toute sa vie, et encou­ragé par sa femme, il réa­lise des por­traits de sol­dats en per­mis­sion et de ses voi­sin·e·s de l’avenue du Maine. Il ren­contre le sculp­teur Charles Desvergnes qui sou­haite faire pho­to­gra­phier ses œuvres, il com­mence ainsi sa car­rière de pho­to­gra­phe d’œuvres d’art. Il immor­ta­lise non seu­le­ment l’avant-garde artis­ti­que du début du siècle – les artis­tes, leurs œuvres, leurs ate­liers, et leurs expo­si­tions –, mais également la vie de son quar­tier, lais­sant ainsi un pré­cieux témoi­gnage de ce qu’était alors le Montparnasse d’après-guerre.
    En 1939, il est l’un des pho­to­gra­phes char­gés de réa­li­ser un repor­tage sur le démé­na­ge­ment du Musée du Louvre. Pendant la Seconde Guerre mon­diale, il s’engage dans la Résistance : il loue en son nom une cham­bre où se cachent plu­sieurs résis­tant·e·s recher­ché·e·s par la Gestapo. En 1946, sen­si­ble à la situa­tion pré­caire des artis­tes, il ouvre le Foyer d’Entre’Aide aux Artistes au 89 bou­le­vard du Montparnasse. Outre une can­tine per­met­tant aux artis­tes de se nour­rir, ce foyer leur permet d’expo­ser gra­tui­te­ment. Le 13 octo­bre 1951, Marc Vaux ouvre le Musée de Montparnasse, 10 rue de l’Arrivée dans un ancien local de l’Académie du Montparnasse. Mais ce musée est éphémère et ferme au bout de quel­ques années, vic­time des pro­jets d’amé­na­ge­ment du quar­tier. Le 25 février 1971, Marc Vaux meurt d’un infarc­tus en pleine rue, ses archi­ves sont ven­dues, après sa mort, au Centre Pompidou.

    • Fonds Marc Vaux

    Voir Marc Vaux

    Marc Vaux pho­to­gra­phie à partir des années 1920 près de 5 000 artis­tes – venu·e·s de France ainsi que du monde entier – et leurs œuvres dans leurs ate­liers pari­siens, pro­dui­sant, jusqu’au début des années 1970, plus de 127 000 pho­to­gra­phies. L’étude de ce fonds, conservé aujourd’hui au Centre Pompidou et dont la numé­ri­sa­tion vient de s’ache­ver, permet d’élaborer un por­trait de Paris comme foyer de créa­tion au lan­gage hybride et trans­na­tio­nal, nourri d’his­toi­res indi­vi­duel­les ou d’enga­ge­ments poli­ti­ques et artis­ti­ques trop sou­vent fondus dans la linéa­ri­té́ des récits offi­ciels d’une moder­ni­té́ homo­gène.

    • Marie-Louise Vaux ( 1898, Saint-Sulpice-Le-Dunois, France - 1973, Sagnat, France)

    L’acte de vente du Fonds Marc Vaux au Musée d’Art Moderne de Paris, daté du 22 Février 1980, nous révèle son nom : elle n’est plus seu­le­ment « la femme de Marc Vaux », mais Marie-Louise Vaux, née Parinaud. Elle aurait encou­ragé et aidé son mari dans son tra­vail de pho­to­gra­phe, et serait celle qui aurait noté à la goua­che le nom des artis­tes sur les boîtes conte­nant les pla­ques pho­to­gra­phi­ques sur verre.

    • Vénus Hottentote

    Saartjie Baartman (nom euro­péa­nisé qui lui fut imposé), de son vrai nom Sawtche, est une femme khoï­san née à la fin du XIXe siècle en Afrique du Sud. Elle est ache­tée en Afrique du Sud par un « forain » anglais qui la sur­nomme « Vénus Hottentote », l’exhibe et exploite sexuel­le­ment en Angleterre et en France de 1810 à 1814 . [20]
    Après sa mort, à Paris en décem­bre 1815, elle est dis­sé­quée par Georges Cuvier, au nom du « pro­grès des connais­san­ces humai­nes » : son cer­veau, son anus et ses orga­nes géni­taux sont conser­vés dans des bocaux de formol. Le rap­port qu’il en tire témoi­gne alors des pré­ju­gés racis­tes, mais aussi de la manière dont la science est uti­li­sée pour en tirer des théo­ries les cor­ro­bo­rant. Un mou­lage en plâtre du corps de Sawtche, ainsi que son sque­lette, pré­ten­dues preu­ves de la supé­rio­rité de la « race blan­che », sont expo­sés jusqu’en 1974 au Musée de l’homme à Paris. En 1994, après la fin de l’apar­theid, le pré­si­dent de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela, demande à la France la res­ti­tu­tion de la dépouille de Sawtche. Ces deman­des se heur­tent à un refus des auto­ri­tés au nom du patri­moine ina­lié­na­ble de l’État et de la science. Il faut le vote d’une loi spé­ciale de res­ti­tu­tion en mars 2002 pour que le corps de Sawtche soit rendu à l’Afrique du Sud pour y être inhumé.

    • Villa Savoye

    Voir Joséphine Baker, Le Corbusier

    La Villa Savoye, cons­truite de 1928 à 1931 sur un ter­rain de sept hec­ta­res à Poissy (Yvelines) fait partie du cycle des « villas blan­ches » de l’archi­tecte Le Corbusier. Véritable mani­feste archi­tec­tu­ral, elle est la par­faite illus­tra­tion de la pensée de Le Corbusier et des cinq points d’une « archi­tec­ture moderne », qu’il énumère en 1927 pour théo­ri­ser les prin­ci­pes fon­da­men­taux du mou­ve­ment moderne : les pilo­tis, le toit-jardin, le plan libre, la fenê­tre en lon­gueur et la façade libre, per­mise notam­ment par l’emploi du béton. Euridice ima­gine que cette œuvre aurait pu être ins­pi­rée à Le Corbusier par ses amours avec Joséphine Baker [21] . Tous deux se seraient ren­contrés en 1929, sur le bateau les condui­sant de Bordeaux à São Paulo.

    Notes

    [1] Sylvie Perrault, “Danseuse(s) noire(s) au music-hall la permanence d’un stéréotype”, Corps, n°3, 2007/2, p. 65-72. URL : https://www.cairn.info/revue-corps-dilecta-2007-2-page-65.htm

    [2] Marie Canet, “Wild”, Initiales, n°13, 2019, p.26.

    [3] Cité dans Pauline Guedj, “Le recul nécessaire : James Baldwin en France”, France-Afrique [en ligne], 4 juin 2020. URL : https://france-amerique.com/fr/perspective-through-exile-james-baldwin-in-france/

    [4] Femi Lewis, “Women of the Black Arts Movement”, ThoughtCo [en ligne], 30 mai 2019. URL : https://www.thoughtco.com/women-of-the-black-arts-movement-45167

    [5] [The] artist’s role is to raise the consciousness of the people….Otherwise I don’t know why you do it.” in James Campbell, “Revolution Song”, The Guardian [en ligne], 4 août 2007. URL : https://www.theguardian.com/books/2007/aug/04/featuresreviews.guardianreview12

    [6] Nathalie Coutelet, « Féral Benga », Cahiers d’études africaines [En ligne], 205 | 2012, mis en ligne le 03 avril 2014. URL :https://journals.openedition.org/etudesafricaines/16995#bodyftn1

    [7] Nathalie Coutelet, “Féral Benga”, ACHAC/ Artistes de France [en ligne]. URL : https://www.achac.com/artistes-de-france/feral-benga/

    [8] Voir Zoe Guy, “In Homecoming, Beyoncé Makes Beychella Personal”, Hyperallergic [en ligne], 2 mai 2019. URL : https://hyperallergic.com/498113/beyonce-homecoming-netflix-coachella/

    [9] Dances of Haiti, écrit en 1937 a d’abord été publié en espagnol : Las danzas de Haiti, Acta antropológica 2.4, Mexico, 1947 puis en français : Les danses d’Haïti, Éditions Fasquelles, Paris, 1950.

    [10] Julie Dekens, “Rester aux Enfers : le bonheur paradoxal d’Eurydice”, TRANS- [En ligne], 17 | 2014, mis en ligne le 24 février 2014, consulté le 29 juillet 2020. URL : https://journals.openedition.org/trans/910

    [11] Jean-Marie Drot et Dominique Polad-Hardouin, Les Heures chaudes de Montparnasse, Paris, Hazan, 1995, p.118

    [12] L’un des biographes de Le Corbusier, Nicholas Fox Weber, n’utilise pas le conditionnel : « Le Corbusier pouvait être despotique et méchant, mais Joséphine Baker, avec qui il eut une courte liaison, le trouvait ‘gai et simple’ et le décrivait comme ‘un homme de cœur’. » (Nicholas Fox Weber, “Le Corbusier, un personnage complexe qui prête à la polémique”, Le Monde, 22 juillet 2015. URL :
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2015/07/22/le-corbusier-un-personnage-complexe-qui-prete-a-la-polemique_4694041_3232.html)

    [13] Ibid.

    [14] https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/09528820500123943

    [15] Sous ce terme, il faut entendre art africain mais aussi océanien, voire malgache. Cette dénomination s’inscrit d’une part dans un contexte colonial, d’autre part, on peut y voir, comme Benoît de l’Estoile, le reflet d’une lecture ethnocentrique, teintée du racisme des théories évolutionnistes, associant “race nègre”, “primitivisme” et origine de l’art.

    [16] Un texte inaugural “Niam n’goura ou la raison d’être de Présence Africaine” explique clairement les objectifs de la revue : “publier des études africanistes sur la culture et la civilisation noire” ; “publier des textes africains” ; “passer en revue les « œuvres d’art ou de pensée concernant le monde noir”. Voir Alioune Diop, “Niam n’goura ou la raison d’être de Présence Africaine”, Présence Africaine 2002/1-2 (N° 165-166), p.19-25.

    [17] Christine Eyene, “ Gérard Sekoto : symptômes d’exil et questions d’interprétation”, africultures [en ligne], 30 septembre 2006. URL : http://africultures.com/gerard-sekoto-symptomes-de-lexil-et-questions-dinterpretation-4608/

    [18] https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Léopold_Sédar_Senghor/143907

    [19] https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Léopold_Sédar_Senghor/143907

    [20] Voir Pascal Blanchard, “De la Vénus hottentote aux formes abouties de l’exhibition ethnographique et colonial : Les étapes d’un long processus (1810-1940)”, dans La Vénus Hottentote : Entre Barnum et Muséum, Paris, Publications scientifiques du Muséum, 2013, p.35-63. Cet article replace le cas de la Vénus Hottentote dans un contexte plus large et critique, et donne des précisions biographiques quant à la vie de Sawtche en Europe.

    [21] Voir l’essai de Anne Anlin Cheng, “Les peaux, les tatouages et l’attrait de la surface” (dans Initiales, n°13, 2019, p.101-105), qui tisse des liens entre l’architecture moderniste - notamment la notion de “peau” et les théories architecturales d’Adolf Loos sur l’ornement -, et la figure de Joséphine Baker ; entre “peau noire et surface moderne”. Elle y fait également l’analyse de la maison dessinée par Loos pour Baker, qu’elle décrit comme une “vision architecturale [qui] illustre les fantasmes raciaux et sexuels du désir européen, masculin et primitiviste”, une maison-théâtre non pas pensée pour le “divertissement de Baker, mais [pour] le divertissement Baker”.

    Partager

    Expositions et Événements